mardi 30 mars 2010

Nouveau look, nouveau départ



                                     Give me colors, Ben Heine

Après 7 mois de bons et loyaux services, je suis un peu las de bloguez et de l'apparence de mon blog. Il faut dire que les possibilités d'aménagement sont assez restreintes, à moins de taper tout le code html, et encore.

C'est pourquoi j'ai décidé de changer d'air. On m'a bien sûr conseillé de passer à Wordpress, qui est un logiciel libre de gestion de contenus. Il aurait donc fallu trouver un hébergeur et que je me plonge un peu plus sérieusement dans les différents codes.

Par conséquent, mon choix s'est plutôt porté sur blogger, qui n'est autre que l'outil du grand Google. Les fonctionnalités sont bien plus étendues, ce qui permet de faire ce qu'on veut (ou presque).

Crise : se développer vers Twitter ?


Même en étant d'une génération née avec un clavier d'ordinateur (à l'époque plutôt clavier de Mac) dans les mains et un casque de walkman-cassette sur les oreilles, on se laisse vite dépasser par les nouvelles technologies. Il en est de même "au sein" même d'Internet. Alors que les premiers vrais sites voyaient le jour dans les années 90, les réseaux sociaux commencèrent à se développer plutôt à partir des années 2000.


On peut citer notamment les fameux skyblog apparus en 2002, probablement en France un des hébergeurs de blog le plus utilisé. Quelques années plus tard, ce sont les réseaux sociaux du type facebook (2004) et myspace (2003) qui se développent. Facebook d'abord destiné à (re)connecter les étudiants ou anciens élèves, s'est maintenant démocratisé et est ouvert à n'importe qui. D'ailleurs en décembre dernier, 400 millions d'utilisateurs étaient inscrits.


Et puis en 2006, c'est twitter qui est lancé. L'impact sur la communauté des internautes français est cependant moins important que le géant Facebook.
Alors certes, je prends le train déjà bien en marche, comme si j'attendais de voir ce que ça allait donner, mais c'est décidé, je m'inscris. Advienne que pourra !

Garde au BU



                                              Surgery room, Arantxata



Garde au BU (bloc d'urgence), et non à la BU (bibliothèque universitaire). C'est pas la même chose !

Hier, tandis que mon stage en CMF prenait fin vers 13h (le temps de dire au revoir à tout le monde, toussa toussa), je rempilais à 17h pour une nouvelle expérience, une garde au bloc d'urgence. Comme son nom l'indique plutôt bien (mais je sais que vous venez ici tard le soir et que le scintillement de l'écran empêche le scintillement de vos neurones...), il s'agit de l'endroit où l'on opère les patients admis pour un problème chirurgical urgent.

Les doigts de pied en éventail



         Pisteurs cabin, Les Angles, Pyrenees, par Mostino



Ca y est, depuis hier soir, je suis enfin en vacances. Une petite dizaine de jours pour souffler un peu, et aussi enfin prendre le temps d'ouvrir des bouquins autres que celui de CMF.
Cette semaine a été plutôt cool, dans la mesure où du fait de congés et formations des médecins anesthésistes du bloc, nous n'avions le plupart du temps qu'une seule salle pour opérer. Par contre ça veut dire que "les places étaient chères" pour participer. Du coup, il y a des jours où je me suis un peu embêté. 
Mardi soir j'étais de garde aux urgences de chirurgie. L'interne était super sympa on a bien rigolé. La soirée était plutôt calme et je n'ai pas grand chose (rien en fait) à raconter de particulier.

Je pensais donc vous raconter une petite anecdote que j'avais déjà évoqué et que je gardais sous le coude. Bon, ça date un peu (Noël dernier...) mais en ces temps de sports d'hiver, ça peut vous être utile.
Ca se passe donc en décembre dernier, en Alsace, alors que je passai une journée dans une petite station Vosgienne pour skier un peu. Tandis que nous descendions une petite piste tranquillement, un jeune homme arrivait lui comme une balle et se fracassait contre le talus. Un joli vol plané, les skis dans les sapins au-dessus du talus, et il atterri assis, les 2 mains sur les genous, comme si tout allait bien.
"Ca va ?"
"Oui oui. Je crois que je me suis juste luxé l'épaule".

eh oh, eh oh...



         Nasal septum, par facialsurgery.com



Pour une fois rentré plus tôt (avant 19h quoi...), je vous écris un petit article. Il faut bien quand même que je partage un peu plus sur mon stage, sinon à quoi sert ce blog ? Je vais donc vous raconter un peu l'activité du service au travers de quelques petites anecdotes, à reculons puisque je me souviens mieux de ce que j'ai fait aujourd'hui que ce que j'ai fait il y a 3 semaines !


Le mardi, je l'ai probablement dit dans mon précédent article, c'est le jour des "gros blocs". Autrement dit, les interventions qui vont durer un moment. Il y a 2 salles, on opère donc 2 patients dans la journée. 

CMF

Je crois qu'il est grand temps de poster quelques mots pour déterrer ce blog qui tombe à l'abandon !
Après le cours répit (le week end quoi) suivant les examens, j'ai commencé mon nouveau stage. Celui-ci, comme je l'ai probablement déjà écrit une cinquantaine de fois, a lieu en CMF, autrement dit Chirurgie Maxillo-Faciale. Certains l'appellent le service des "gueules cassées"...
Avant tout, il faut quand même savoir que sans vouloir dénigrer les chirurgiens, la chir, c'est pas trop mon truc. Un chir, ça a oublié toute la médecine (et c'est légitime puisqu'ils apprennent finalement un tout autre métier, le cerveau humain n'est probablement pas assez performant pour tout retenir... ou alors le leur est atrophié au départ, je sais pas), ça ne sait pas lire un ECG, ça ne connait que 2-3 médicaments... Un chir, si vous en croisez un lors d'une promenade dans les couloirs d'un hôpital (ouais bon, en général on se balade pas trop dans les hôpitaux je sais), vous pouvez le reconnaître à coup sûr. 
Enfin je ne suis pas là pour faire l'apologie de ces êtres étranges.
Une question vous arrive alors à l'esprit, "mais pourquoi a-t-il choisi un stage en chirurgie alors !?". Plusieurs explications, tout d'abord, même si je ne serai jamais chirurgien, je pense qu'il est quand même important (et intéressant) d'avoir fait un stage au bloc, savoir comment ça se passe, toussa toussa. Et puis, dans notre procédure de choix de stage (je vous renvoie à un de mes premiers articles), en dernier choix il ne restait plus beaucoup d'options, et c'était à mes yeux la meilleure.

Bref, me voilà maintenant étiqueté "Chir". Le stétho, au chomage technique, il ne m'a pas servi depuis mon dernier jour en USIC. Tes connaissances médicales, garde-les au chaud, elles te serviront plus tard. Par contre si tu peux te souvenir de l'anat' que t'as appris quelques années auparavant, ça peut servir.
Alors que fait-on quand on est externe en CMF ? La journée débute vers 8h15 par une visite (attention, oubliez la conception de "visite" que vous avez pu vous faire à travers mes récits, ça n'a plus rien à voir) éclair du service (environ 1 minute chrono par patient), puis, on descend au bloc. Ben ouais, on est chir, c'est ce qu'on fait !
Changement de tenue, c'est pas mal aussi la mode "stroumphf". Une petite cagoule, un petit masque, on peut rentrer dans le bloc. Ensuite, viens le moment du lavage, pour enfiler les gants et blouse stériles. Je ne ferai pas un cours de lavage chirurgical des mains ici, mais sachez juste que c'est long et plutôt chiant. Il faut savoir qu'une fois que vous avez commencé à vous laver, vous ne pouvez plus rien toucher qui ne soit pas stérile (donc le nez qui vous gratouille, le mèche de cheveux qui vous gêne, c'est mort, fallait y penser avant !). Ensuite on enfile la blouse (stérile bien entendu), une première paire de gants, une deuxième, et nous voila tout beau tout propre (tout bleu aussi...).
Une fois dans le bloc, on prépare le patient (badigeonnage à la bétadine, pose des champs stérile...), puis ça commence. L'intérêt des opérations est variable, et varie notamment en fonction du nombre de chirurgiens et des besoins intrinsèques du geste. Ce matin par exemple, je me suis habillé pour rien, 1 chef, 2 internes, et une infirmière qui instrumente... et bibi qui reste derrière en tendant le cou pour tenter d'apercevoir quelque chose. Heureusement ce n'est pas toujours comme ça, et on peut parfois tenir des écarteurs, passer des instruments, ou suturer quelque fois.
En fait pour nous ça peut être super intéressant ou super chiant, ça dépend.

Ensuite après un bon repas au self (et franchement on me l'avait dit mais je confirme, le self de cet hôpital est nettement meilleur que l'autre !), soit on retourne au bloc selon l'heure et le programme de la journée, soit on va en consultation... soit on remonte dans le service.
Et c'est là le problème. Parfois on fini relativement tôt le travail qu'on avait à faire dans la journée, seulement on ne peut pas partir pour autant. En effet, particularité des services de chirurgie, il y a une contre-visite le soir. Cette visite a lieu aux alentours de 18h. Il arrive donc parfois que l'on ait rien à faire pendant 2 heures, et on attend juste la contre-visite. Bien sûr on s'occupe... le meilleur c'est quand on nous donne du boulot après cette visite, histoire d'être sûr d'être bien crevé pour rentrer.
Du coup, je rentre aux alentours de 19h chez moi. Vous me direz, ça va encore ! Je réponds alors : ça irait si on bossait vraiment et si on était réellement utile... ben ouais, faut pas déconner, la contre-visite, on peut s'en passer, on n'y apprend rien. Et le boulot on peut nous le donner plus tôt dans la journée, pas à 18h30 !
Pour le moment on n'a pas vraiment réclamé, on vient juste d'arriver on ne voudrait pas passer pour des faignants dès le début. Mais on ne va pas pouvoir continuer comme ça, le soir en rentrant on est tellement crevé qu'on mange, on regarde 2-3 conneries et on dort (je ne me suis jamais couché aussi tôt sur une aussi longue période). C'est pas tout ça mais on a des examens fin mai, et le programme est au moins aussi volumineux que celui du 1er semestre, alors on ne va pas attendre d'avoir fini le stage (soit jusque fin mars) pour commencer à bosser ! D'autant plus que par exemple en chir ortho, ils partent vers 13-15h...

Voilà, je vous ai fait une présentation plutôt générale et pas très avantageuse de mon nouveau stage, mais la transition entre un stage où je me sentais, certes à mon niveau, un minimum utile et un stage où l'on est quasiment tout le temps inutile et malgré ça crevant est assez difficile pour le moral. Ceci dit ce sont des considérations plutôt administratives si j'ose dire, un problème d'organisation de notre fonction et de notre emploi du temps.
A côté de ça il faut quand même dire que je vois des choses tout à fait fascinantes et que même si pour rien au monde je ne deviendrais chirurgien, ceux-ci en tout cas font un travail incroyable et, pour ceux que je côtoie actuellement, sont plutôt brillants.

Peut être arrivera-t-on à trouver une solution pour avoir des horaires plus convenables et peut être alors aurai-je le temps de vous raconter un peu plus en détail les types de patients et de chirurgies qui sont pratiquées dans ce service.
Sur ce, à très bientôt !

On dégage !

Juste un rapide petit mot, pour vous raconter mon expérience de lundi.
Lundi je reprenais donc mon stage en USIC, avec l'espoir que je pourrais reprendre quelques jours de congés en fin de semaine pour réviser... et ben non ! Mon coexterne avait pris sa semaine, mais ça c'était prévu, et une des deux D4 avait pris toute la semaine aussi... résultat des courses, on est que 2 externes dans le service, donc pas possible ! Cool, la semaine commence bien. D'autant plus que je me suis souvenu en me levant que j'étais de garde le soir même aux urgences. Tu finis ton stage à 17h, tu prends l'ascenseur, tu descends au -1, et tu rempiles pour 7 heures de garde. P**** de semaine de m****
La journée commence donc avec une humeur noire.
Mais l'après midi, tandis que je ramenais nonchalamment les dossiers que j'avais habilement subtilisé aux infirmières pour recopier les bilans biologiques (mon activité favorite), une personne me dit "tiens, il y a le monsieur au 11 qui fait de la TV". TV = tachycardie ventriculaire pour les néophytes. En gros l'électricité du coeur va trop vite pour que le muscle ait le temps de se contracter correctement, donc... ça va pas du tout, si on fait rien, ça débouche sur une fibrillation ventriculaire (l'électricité devient anarchique et le coeur se contracte plus du tout => arrêt cardiaque). Ceci dit, il arrive que des patients fassent des "salves de TV", mais qui se réduisent spontanément (ça dure quelques secondes et ça s'arrête, sans conséquence en général, si ce n'est de recommencer et de s'aggraver). Du coup, je pensais que c'était de ça qu'il s'agissait. Je vais quand même voir, et en fait, c'était pas du tout ça.
La chef était en train de masser tandis que l'interne tenait les palettes (le défibrillateur, vous savez le truc qu'on aime bien dans les films/séries médicaux) derrière elle et choquait le patient. 1er choc, ça marche. L'interne se plonge donc dans le dossier du patient pour savoir quels médicaments il avait eu etc... et là, ça recommence. Ni une ni deux, je chope les palettes, tandis que le chef masse toujours, je charge, "je suis prêt", et 1er choc de ma vie ! Mon coeur à moi battait la chamade (je suis sûr que j'étais pas loin de rejoindre le patient :p), mes mains tremblaient un peu, mais bon il fallait le faire ! 
Ca a continué encore et encore... un moment, tout le monde était parti. "Bon tu gères, si ça recommence tu cries". Cool ! Evidemment, ça recommence, j'appelle tandis que je commence à masser (ben oui je peux pas tout faire, choquer ou masser), 1er massage par la même occasion, et l'interne arrive pour choquer. Bon, le massage, c'était pas un vrai massage. C'était plutôt comme dans les films, où t'es à bout de bras, t'appuies sur un mec qui est sur un lit mou... au final ça doit pas servir à grand chose, mais en même temps c'est juste le temps de faire le choc, donc ça dure une dizaine de secondes seulement.
Et ça continue encore et encore... Au final, en 1h30, je l'ai choqué 80 fois (pas mal pour une 1ère). Au bout d'un moment, il a été décidé de l'emmener dans une salle spéciale pour poser une sonde d'entrainement. Comme son nom l'indique, elle sert à entrainer le coeur, pour justement qu'il ne reparte pas en TV. Je n'ai pas pu assister à la pose, puisqu'il était 16h58 et qu'il était temps pour moi de descendre aux urgences pour ma garde.
Celle-ci n'a pas été super intéressante, mais elle est passée assez vite (et encore on n'est même pas allé manger). Je n'ai pas grand chose à vous raconter à ce sujet, si ce n'est le mec qui vient parce qu'aujourd'hui sa glycémie (le sucre dans le sang) est trop haute alors qu'il est déjà diabétique connu (la normale est à 1g/l de sang, là il était à 4g/l). Le mec un peu stupide, quelques mois auparavant il avait vu des vers entre ses doigts de pied (oui oui) et donc avait décidé de baigner ses pieds dans une bassine d'eau de javel pour s'en débarasser. Résultat : grosses "brûlures" sur le devant des jambes, et qui bien sûr, à cause du diabète, cicatrisent très mal (il a toujours les jambes toutes suintantes, avec des plaques rouges, des squames (de la peau qui pêle), et surtout ça puait !!!). Et le mec il s'en fout, il en rigole, et il fait en plus des blagues crades sur l'état de ses jambes. En même temps, il s'en fout il sent rien (toujours à cause de son diabète).

Voilà, je me sentais "obligé" de partager ma 1ère expérience de massage et de choc. C'était intéressant (nettement plus que recopier les bilans dans les dossiers !).

Une nouvelle semaine

Quel plaisir que de penser un dimanche soir "demain je ne vais pas au boulot". Ouais... plaisir vite entâché par l'idée suivante : "demain j'entame une semaine de révisions intensives". Youhou !
Ne vous méprenez pas, je n'ai pas une semaine gratuite comme ça pour réviser, j'ai bien évidemment posé 5 jours de congés pour ça. On peut donc être amené à se poser plusieurs questions. Je vous ai déjà parlé du nouveau "système" d'organisation pour l'externat à PetiteVille, à savoir une moitié de promo en stage pendant que l'autre est en cours, puis on intervertit. Ce qui veut dire, par rapport aux examens, qu'un groupe a 2 mois de cours puis 2 mois de stage juste avant les examens (c'est mon cas), et donc c'est cool d'un côté puisqu'on a les cours bien avant on peut donc "prendre de l'avance", mais d'un autre côté on est bien embêté quand on est en stage juste avant les examens, parce que ce n'est pas évident de bosser en rentrant le soir après une journée de boulot. Mais dans l'autre sens, si on est "tranquille" pour réviser juste avant les examens, on a les cours juste avant ceux-ci donc on n'a que 2 mois pour tout apprendre... du coup je ne sais pas quel schéma est le plus propice à la réussite des examens. Pour ma part, je dirais qu'avoir les cours juste avant les examens est mieux puisque je suis plutôt du genre "gros-coup-de-taff" final. Enfin on verra. J'ai au moins l'avantage d'avoir fait un stage dans un service de cardio, et oh ! surprise, j'ai l'exam de cardio dans 2 semaines. Ca me confère un (léger) avantage.

Sinon, ma semaine s'est pas trop mal passée, même si c'est vrai que c'est moins agréable d'aller bosser seul (mon co-externe et ami ayant pris la semaine dernière pour réviser). Bon les deux D4 étaient là mais elles ne restent que le matin. Et puis je n'ai pas les même rapports avec elles. A noter dans les faits méritant d'être racontés :
 - ma 1ère tentative de gaz du sang. Il s'agit d'un prélèvement de sang artériel (et non veineux comme lors d'une prise de sang habituelle), qui vise à explorer l'oxygénation et d'autres paramètres modifiables par la ventilation (on y mesure entre autre le CO2 dissout (acide), les bicarbonates (basiques), l'oxygène, et le pH du sang (son acidité)). Le geste est assez technique puisqu'on ponctionne une artère, qui est un tuyau sous pression (c'est une artère qu'on palpe pour prendre la pouls, et non une veine qui est un tuyau sans pression). La patiente venait d'être emmenée par le SAMU et était en bradycardie sur dysfonction sinusale (pour les initiés). Sa fréquence cardiaque était à 30/min environ (autrement dit un battement de coeur toutes les 2 secondes !). Malgré tout je sentais parfaitement bien son artère radiale (au poignet), et après hésitation je finis par piquer droit dedans... mais pas la moindre goutte rouge dans la seringue. Merde ! Alors je vais un peu plus profond, je remonte un peu, je bouge à gauche à droite, sans dépiquer... toujours rien. Au bout d'un long moment de solitude, un infirmier prend la relève et tente de trouver l'artère sans dépiquer. En vain. Un 2ème infirmer dépique et repique. Toujours rien, alors qu'on sentait tous très bien le pouls... finalement, le chef qui commence à être agacé prend une seringue, pique, et c'est torché en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Classe ! Bon, ce qui me rassure c'est que 2 infirmiers expérimentés n'aient pas réussi. Je retenterai ma chance sur un patient plus facile !
 - un patient comme on les aime, amené pour une grosse détresse respiratoire sur une décompensation cardiaque, passé pas très loin de l'autre bout du tunnel. Quand il va mieux l'interne lui explique qu'il a failli mourir et qu'on l'a sauvé, il répond "mais non !". Une lumière. L'interne lui répète tous les matins qu'il a eu chaud, et lui répond un beau matin "mais moi je m'en fous du coeur, ce qui m'embête c'est de savoir si j'ai un cancer de la gorge parce que j'ai mal à la gorge". Il y a des gens comme ça qui ont un de ces sens des priorités... Finalement lorsque le chef lui réexplique pour la énième fois ce qui s'est passé il répond "mais on ne me l'avait pas dit !". Garder son calme, éviter les insultes qui vous viennent à l'esprit. Heureusement qu'à côté de ça d'autres patients sont vraiment (et non ironiquement) des perles et sont reconnaissants qu'on leur ait sauvé la vie... ça aide à garder l'envie de continuer.
 - mon 1er constat de décès. Un patient qui était là depuis début décembre, qui avait fait un arrêt cardiaque, récupéré mais qui n'avait eut aucune réanimation pendant 15 minutes (temps d'arrivée des pompiers), et qui avait donc le cerveau HS, s'est finalement arrêté jeudi matin. Ca fait un peu bizarre puisqu'il était là depuis le début de mon stage, il occupait donc la chambre à lui tout seul, c'était "sa" chambre", du coup vendredi quand j'ai vu quelqu'un d'autre dedans c'était bizarre. Et puis ce qui était bizarre aussi (oui je sais, bonjour les répétitions), c'était de le voir lui, sans toutes les machines qui l'assistaient (en particulier le respirateur). Je l'ai à peine reconnu. Finalement je me suis rendu compte que je l'avais vachement déshumanisé quand il était hospitalisé. Probablement un moyen de protection, j'en sais rien. Je pense que quand on soigne quelqu'un comme ça, même si ça reste dans un petit coin de notre esprit, on ne peut pas se permettre de penser que c'est un père de famille, un mari, un fils, un ami, un collègue... sinon ce n'est pas supportable. Qu'en pensez-vous ? Je m'adresse à tout le monde mais particulièrement aux externes qui lisent ce blog (je sais qu'il y en a). Je disais donc "constat de décès" puisque même quand ça parait évident, un médecin doit vérifier qu'effectivement la personne est bien décédée. On ne mord plus les orteils comme le faisaient les croques-morts je vous rassure (c'est un peu sale et je ne pense pas que ça soit médicalement suffisant...). Là, l'interne a testé le réflexe cornéen (on touche la cornée avec un coton, la paupière doit en théorie se fermer si la personne est vivante).
 - la 1ère personne que je vois électrisée. Et oui, on dit "électrisé" quand on s'est pris un "coup de jus", et "électrocuté" quand on en est mort. C'est du français messieurs dames ! Un jeune monsieur qui a touché la ligne haute tension en portant un tôle sur un toit (sur son lieu de travail). Quand on s'électrise, il y a un point d'entrée et un point de sortie (qu'il faut donc rechercher évidemment). Là l'entrée était au niveau des deux mains (une bonne partie des doigts étaient brûlés au 3ème degré), la sortie au niveau d'un pied seulement (brûlé en partie lui aussi). Il a passé 24 heures dans le service pour surveiller son coeur bien entendu. Heureusement pour lui, à part ses brûlures il n'avait rien.
 - une autre perle. Un monsieur, la quarantaine, qui samedi dernier tombe brusquement, inconscient, bleu. Sa femme prend le pouls, qu'elle ne trouve pas. Elle fait donc un massage cardiaque pendant 5 petites minutes, le mec reprend conscience. C'est là le meilleur : il ne fait rien. Il ne va chez son médecin traitant que 3 jours après, qui lui dit évidemment d'aller à l'hôpital. Pas inquiet, il a failli crever, il s'en fout, il est là ! Bon petite explication quand même pour ceux qui comme moi n'ont pas compris. Pour ceux qui ne le savent pas, il n'y a que dans les films que quelqu'un se réveille comme une fleur après un semblant de massage cardiaque de 2 minutes. Le coeur, pour se "réamorcer", a besoin, en fonction du type d'arrêt, soit d'un choc électrique, soit de médicaments (adrénaline). Il ne peut pas reprendre tout seul avec juste un massage cardiaque. La femme de ce monsieur a donc probablement mal pris le pouls (ce qui à sa décharge n'est pas évident surtout si le coeur est lent, faible, ou fait des "pauses"). En fait, ce monsieur a probablement fait un ictus laryngé, autrement dit une contraction réflexe des muscles de la gorge puisqu'il a apparemment "avalé de travers" juste avant (c'est ce qui arrive par exemple quand on se noie). Bref, tout ça pour dire que si un truc pareil vous arrive, faites le 15 tout de suite, même si la personne reprend conscience après ! Ca semble évident mais visiblement pas pour tout le monde...

Voilà les fait marquants de la semaine. La semaine qui vient sera nettement moins palpitante, mais peut être que mon imagination me permettra de vous pondre un article tout frais. Je garde sous le coude une petite anecdote de mes dernières vacances (Noël).

Sinon, pour vous faire réfléchir, la coût d'hospitalisation en USIC, comme en réa, est d'environ 2000€ par jour. Quel que soit le service d'hospitalisation, il reste à la charge du patient le forfait hospitalier de 12€ par jour (moins une part prise en charge par une éventuelle mutuelle). Si on prend comme exemple le monsieur décédé jeudi qui était là depuis un peu plus d'un mois (comptons un mois ça sera plus simple), 2000x30 soit 60 000 euros, et "seulement" 12x30 soit 360€ à la charge du patient si tant est qu'il n'ait pas de mutuelle. Soit 60 000-360 = 59640 euros à la charge de la sécu. Qu'on vienne se plaindre de notre système de sécurité sociale !
Sur ce, bonne semaine aux travailleurs (et un peu aux autres aussi quand même ;-) ).

What a shame !

Et oui what a shame, presqu'un mois que je n'ai pas écrit... vous m'en voyez désolé (si si vraiment).
Alors j'ai pris une résolution (bonne je sais pas) pour 2010 (pis de toute façon ça n'engage à rien puisque personne ne les tient jamais) j'écrirai plus souvent, vous raconterai plus de choses.
Il faut dire que le soir quand je rentre du boulot, après avoir passé près de 12 heures dans un service où il faut grand minimum 23°C, c'est dur de faire quoi que ce soit qui demande un tant soit peu de réflexion.

Alors c'est vrai, déjà, j'aurais plutôt dû commencer cet article par "bonne année, bonne santé, plein d'argent dans le porte-monnaie" ou un autre truc du genre. Mais ça aurait été trop classique. Et les millions de blogs tenus par les ados (notamment sur skyblog à tout hasard) s'en chargent pour moi, avec plein de "poèmes" témoignant de la difficulté de la vie lorsqu'on est ado et mal dans sa peau, et des images avec des paillettes partout qui vous disent "bonne année" de tous les côtés. Bref !
Pour revenir à ce qui nous intéresse ici, je vais quand même vous parler un peu de mon stage. En fait, je crois que ça va être assez court puisque j'avais posé quelques jours de congés pour Noël. Par conséquent, je n'ai travaillé que 2 jours avant ce week end. 
Mercredi s'est révélé être une journée très chargée. L'interne était déjà un peu remontée puisque ça faisait une semaine que seules les internes géraient le service. Elle espérait donc avoir un chef pour faire la visite, histoire d'être sûre que ce qu'elle faisait était bien. Son souhait a presque été exhaussé puisque LE chef est venu et a visité 3 ou 4 patients (sur 16). Toujours mieux que rien...
Et puis, au moment où l'on aurait pu aller manger (vers 13h30), 2 entrées du Samu sont arrivées. La 1ère était un homme amené depuis l'hôpital de VilleLointaine pour pose d'un pacemaker. Le monsieur faisait des pauses supérieures à 10 secondes (son coeur s'arrêtait totalement puis reprenait) et c'était donc assez "folklorique". On lui parlait et d'un seul coup il "partait". Mon collègue a donc eu l'occasion de s'initier au massage cardiaque. Bon, certes, c'était rapide 2-3 compressions à tout casser) qui en plus étaient faites comme dans les films avec les bras presqu'à l'horizontale (et oui désolé de casser un mythe des Grey's anatomy, House M.D. ou autres Urgences mais un bon massage cardiaque se fait avec les bras bien verticaux et tendus...). Puis un 2ème monsieur est arrivé, très gentil. Le pauvre se voyait dépérir depuis plusieurs mois (perte de 45kg en moins d'un an...) sans savoir pourquoi. A tel point qu'il était encombré au niveau pulmonaire depuis un mois sans qu'aucun traitement ne l'aide (à part la kiné), et qu'il était même trop faible pour tousser de lui même.
La 3ème entrée, une dame, je ne l'ai pas vue. Tout s'est passé tellement vite que sa chambre n'avait pas pu être préparée à temps et qu'on s'est retrouvé avec cette dame sur son brancard dans le couloir. On se serait cru aux urgences...
Finalement, on a pu "prendre le temps" de manger les sandwiches que j'étais (heureusement) allé acheter au self en prévision. Il était 16 heures. Ajoutons à cela le temps de faire notre lot quotidien de tri de papiers et recopiage de bios et tous les petits boulots administratifs qu'on se coltine (bien qu'ils soient mine de rien nécessaires) et ça vous donne environ 18h10 heure de sortie de l'hôpital (au lieu de 17 heures).

La journée du 31 a elle été beaucoup plus calme. Le seul point qui vaille la peine d'être mentionné est la petite aventure de mon collègue pour l'IRM cardiaque d'un patient. Petit point info, on fait parfois des IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) du coeur, par exemple pour savoir si le muscle du coeur est viable après un infarctus donc la prise en charge aurait été tardive, pour savoir si ça vaut la peine de re-perméabiliser l'artère bouchée, autrement dit, si on ramène le sang (et donc l'oxygène) au muscle qui en était privé à cause du bouchon, est-ce que ce muscle est encore vivant. S'il est nécrosé (mort), ça sert à rien. Sinon, on utilise aussi l'IRM cardiaque pour rechercher des foyers de myocardite (inflammation du muscle cardiaque). C'était le cas ici pour notre patient. 
Ce patient, âgé, présentait des troubles du rythme assez mauvais (salves de tachycardie ventriculaire pour ceux que ça intéresse) mais étonnamment très bien tolérées (en gros on voyait le trouble sur le scope mais on ne pouvait pas le soupçonner cliniquement, le monsieur allait très bien et blaguait même). Mon collègue a donc dû descendre en radio avec lui pour le surveiller, au cas où il y ait un problème. Jusque là, rien de plus bateau. Seulement, la radiologue (donc par définition un médecin !) avait peur que le monsieur ait un problème et qu'il faille le choquer ou le masser. Elle voulait donc qu'un cardiologue descende pour surveiller le patient (comme s'ils n'avaient que ça à faire...). L'examen a pu commencer après au moins 1 heure d'attente (elle s'est finalement résignée à faire confiance à mon collègue...). Mon collègue (qui du coup ratait la visite avec un chef) était passablement énervé. Je suis donc allé le relayer. L'IRM cardiaque est un examen qui dure environ 30-40 minutes.

Le reste de la journée a été calme, et les chefs nous ont même autorisé à partir à 16h30 pour préparer notre réveillon. Ca c'était cool !

Comme je le disais un peu plus haut, il est difficile de se motiver pour bosser le soir en rentrant, et nos examens approchent à grand pas (à partir du 25 janvier). Bien entendu, bosser le week end ça ne suffit pas. Par conséquent, mon collègue a pris 2 semaines de congés (cette semaine et la semaine précédant nos examens), et moi j'ai posé la semaine prochaine. 
Voilà je vous ai donné quelque chose à mettre sous la dent. Pour ma part, il m'est très dur de résister à l'appel de mon ampli à lampes Hughes et Kettner flambant neuf reçu ce matin (le père Noël avait un peu de retard), il est là en face de moi à me regarder et à me dire "allumes-moi" (sans double-sens quelconque bien entendu). Ceci dit j'en ai bien profité cet aprem, et vue la puissance, ça serait pas cool pour mes voisins de jouer à 20h15 un samedi soir. Soit dit en passant, le son est méga-génial (au moins !).
J'essayerai de tenir ma résolution 2010 et de vous raconter un peu plus d'anecdotes croustillantes. 
Sur ce, bonne fin de week end et n'abusez pas trop de la galette (toujours sans double-sens...).

4ème garde, Urgences Médicales

J'étais à nouveau de garde cette nuit aux urgences, côté médecine cette fois (cf. ma 1ère garde côté chirurgie). Et c'était de loin la meilleure. Enfin, meilleure n'est pas tellement approprié, on dira donc plutôt la plus intéressante, la plus palpitante.
Arrivé donc à 18h30 dans un service aux premiers abords bien rempli (6 box d'examen remplis + plusieurs patients sur brancard dans le couloir), je rejoins mon co-externe présent depuis 17h. 
On fini par nous envoyer faire l'observation d'une dame d'une cinquantaine d'année, adressée par le médecin traitant pour déficit sensitivo-moteur d'un hémicorps, évidemment la 1ère chose qui vient à l'esprit est l'AVC. Sauf que ça collait pas trop avec le terrain de la dame, qui n'avait aucun facteur de risque vasculaire, qui présentait ces symptomes depuis 4 jours... chez une dame ayant des antécédents de cancer du sein, dont le traitement chimio+radio était terminé depuis quelques mois. Après un examen complet (dont un examen neurologique plus ou moins bien, mais pas trop mal pour des externes qui n'ont encore pas fait de neuro), on fait le bon pour un scanner cérébral. Entre 2 l'interne vient l'examiner (lui sait faire un vrai examen neuro), et c'est un peu bizarre parce que les déficits de la dame ne correspondent pas à un territoire vasculaire bien déterminé. Autrement dit, soit elle fait plusieurs AVC en même temps, soit c'est autre chose. 
Finalement, le scan est fait, on regarde les images avec mon co-externe jusqu'à ce qu'on trouve une anomalie dans la zone thalamique droite et la capsule interne droite, autrement dit ce qui correspond avec la clinique. On montre à l'interne qui confirme. L'interne montre le scan a la neurologue, qui donne un avis sans appel : métastases de l'adénocarcinome mammaire. Blam, ça vous tombe dessus comme ça. Bon, ben il faut aller l'annoncer. Bien sûr c'est l'interne qui s'en charge. La dame, très courageuse, ne le prend (en apparence bien évidemment) pas trop mal. Elle est motivée pour se battre. On va chercher son mari et sa soeur, l'interne préfère les informer avant qu'ils ne rentrent dans la chambre, pour éviter à la dame d'avoir à le faire elle-même. Là c'était beaucoup plus dur, c'est dur de supporter le désespoir des gens.
Enfin voilà, une garde qui commence bien avec un bon plombage d'ambiance.

Après ça, beaucoup de monde. Des gens un peu bizarre parfois. Des petites réflexions qui font plaisir du genre "ah ben chapeau l'hôpital de PetiteVille !" parce que vous avez expliqué à une patiente que si elle attend dans le couloir c'est que les médecins sont occupés avec des cas plus urgents...
J'en profite d'ailleurs pour passer 2 coups de gueule :
 1 - S'il vous plait, si vous voulez vous bourrer la gueule, soit, mais débrouillez-vous pour ne pas venir saturer les services d'urgence, parce qu'en plus de nous prendre du temps qu'on pourrait consacrer à des vrais malades, vous prenez de la place, et le plus souvent, vous puez à 10 mètres à la ronde
 2 - Il y en a un peu marre des généralistes (sans vouloir les montrer du doigt, et sans qu'ils soient tous concernés bien heureusement !) qui envoient aux urgences des gens qui n'ont rien d'urgent (genre un patient qui a des tremblements dans les jambes depuis 4 mois... le mec ne se plaignait de rien, il ne savait même pas pourquoi on l'avait emmené là) ou qui écrivent des courriers tellement illisibles que personne n'arrive à les relire. Et pour peu que le patient concerné soit âgé ou pas en mesure de répondre aux questions, on ne sait pas pourquoi la personne est là. C'est un peu gonflant...

Finalement, le PH a bien géré vu la liste d'attente qu'il y avait, et on a fini par aller manger vers 1h30, la situation s'étant calmée. Et ça fait du bien de manger et boire après une journée en stage et une garde qui dure depuis 7h non-stop !

La nuit a ensuite été calme sans pour autant qu'on puisse vider le service. Déjà parce qu'on avait 3 personnes en état d'ébriété et 2 patientes avec intoxication médicamenteuse sous surveillance. Et puis parce que de temps en temps les pompiers nous amenait quelqu'un histoire de nous occuper.
Une de ces personnes était une jeune fille amenée pour une légère alcoolémie mais surtout un gros syndrome dépressif, ayant débuté après son viol par un ex-petit ami un an auparavant. Elle était très nerveuse, n'a pas arrêté de pleurer une seule seconde, mais j'ai pu prendre le temps de bien l'écouter et essayer de l'aider. Même si bien sûr ce n'est pas en 1h de discussion que sont état va s'améliorer. Son histoire faisait vraiment mal au coeur, et elle ne voyait aucune échappatoire possible pour sortir de son état actuel. Finalement, l'interne l'a faite hospitaliser en psychiatrie.

Et puis finalement, après un dernier petit tour pour réveiller et examiner rapidement les éthyliques pour pouvoir les renvoyer chez eux, ma garde a touché à sa fin.

Ce qui était cool dans cette garde, c'est tout d'abord le fait que l'on a pas chômé, mais surtout le fait que j'ai vraiment trouvé ma place dans l'équipe, au point de pouvoir prendre les devants sans systématiquement demander à l'interne ou au PH, et au point que ceux-ci m'ont petit à petit laisser plus d'autonomie, prouvant que j'avais pu gagner petit à petit leur confiance. C'était la 1ère fois où je me sentais vraiment utile à tout moment, et ça change de se sentir "plante verte".

Sinon, j'ai bien commencé mon stage cette semaine, je raconterai mes 1ers jours dans un post suivant. Là, étant debout depuis hier matin (j'ai quand même dormi 1h30 en rentrant ce matin), je suis un peu crevé. Mais c'est de la bonne fatigue, celle qui vous dit "j'ai fait quelque chose de bien". Et ça ça vaut toutes les heures de sommeil du monde !

8 jours en USIC

Je sais je suis pas réglo j'avais promis de raconter mes premiers jours en stage... mais je repousse, je repousse... comme quoi il ne faut jamais remettre au lendemain ce qu'on peut faire le jour même ! (c'était le dicton du jour, roulement de tambour, coup de cymbale, salut du public... merci.)

Toujours est-il que j'ai (enfin) trouvé une bonne raison de me lever (tôt) le matin. Je veux bien sûr parler du délicieux chocolat kinder qui m'attends sagement derrière la petite fenêtre de mon calendrier de l'avent (parce que je crois aux traditions môa). Après cet agréable instant de plaisir matinal (c'est bien le seul quand on se lève avant 9h non ?), direction l'hôpital, un bon quart d'heure de route à travers PetiteVille, en ramassant au passage mon co-externe, et un autre quart d'heure pour aller du parking (qui doit vu la distance se trouver dans les alentours de Quimper) (I'm so sarcastic, I love it). Arrivée vers 8h20 en général.
Et là, le monde merveilleux de l'USIC (Unité de Soins Intensifs de Cardiologie pour les mécréants (au moins) qui n'ont rien suivi) vous ouvre ses portes. Certes, ce n'est pas le même "merveilleux" que dans le monde d'Alice... mais on s'y fait.
Pour que vous imaginiez un peu les lieux, et sans vouloir me la jouer à la Flaubert, je vais vous dresser un portrait des lieux. Le service est constitué de 2 couloirs parallèles, entre lesquels se trouvent les réserves de matériel, la salle de soin des infirmières, et la "bulle" comme elle est surnommée, qui est en fait la salle centrale du service avec les PC, téléphones, dossiers etc. Les visiteurs accèdent aux chambres des gens qu'ils visitent par des couloirs situés en parallèle au service, de chaque côté (ce qui fait si vous avez suivi 4 couloirs parallèles, dont 2 sont interconnectés et séparés par plusieurs salles centrales). Vous voyez ? non ? tant pis pour vous.
Le personnel est dans l'ensemble sympathique et pour le moment je n'ai pas eu vent de conflits type "t'as vu machine elle fait ci" "t'as entendu machin il a dit ça"... déjà vu dans d'autres services. Ceci dit ça ne fait qu'une semaine que j'ai commencé là-bas, ça viendra peut-être !
Deux internes travaillent dans le service, et si l'une d'elles paraissait un peu "hostile" envers nous au début, ça se passe beaucoup mieux maintenant. La seconde est très très gentille. Sinon les chefs, on les voit assez peu. Et quand ils sont là, il faut que ça carbure (toujours prendre un air occupé, même si parfois en cherchant bien il n'y a rien de spécial à faire, pour nous je parle bien sûr). 
Parce qu'il faut bien le reconnaitre, on n'est pas toujours follement occupés. Enfin, c'était surtout vrai au début. Maintenant qu'on a pris nos marques, on peut faire plus de choses, et on nous fait de plus en plus confiance donc on nous décharge plus facilement des missions. Ceci dit ne vous emballez pas, c'est pas demain que j'irai transplanter un coeur !
Notre travail consiste quand même en grande partie à s'occuper de choses "administratives". On rempli les bons d'examens (par exemple quand un patient a besoin d'une radio, il faut faire un bon avec quelques renseignements (identité, clinique, ce qu'on cherche...), on mène des enquêtes, genre "on comprend pas pourquoi M. Machin a tel traitement", il faut appeler le médecin traitant, ou les établissements dans lesquels il a été traité pour qu'ils nous faxent des comptes-rendus, des dossiers etc. Bon c'est un peu cool (j'aime nuancer la coolitude), parce que quand finalement le fax s'enclenche et qu'on trouve la réponse qu'on cherchait, ça fait plaisir, surtout après avoir passé 1h à appeler partout. A côté de ça, c'est pas non plus ça qui fera de nous de bons médecins. Sinon, on fait un truc très très très chiant, on trie les bios ! Alors ça c'est le summum. Tous les jours arrive sur notre table un paquet de feuilles qui sont en fait des résultats de biologies (bilans sanguins), et qu'il nous faut ranger, en fonction de l'endroit où se trouve le patient. Parce que si encore on n'avait que les résultats des patients actuellement du service, ça irait encore, mais non ! On reçoit aussi des résultats de patients qui étaient là 2 semaines auparavant, il faut donc qu'on cherche dans un registre énorme dans quels services ils sont allés pour ranger les feuilles dans les bonnes enveloppes... Et un autre truc méga-chiant : RECOPIER les bios. En fait, il nous faut tous les jours recopier les résultats de bilans sanguins des patients du service dans leur dossier (depuis l'ordinateur). Du coup on s'organise : un qui dicte, un autre qui écrit. Tout un programme (je passerai sur le fait qu'avant de pouvoir copier dans les dossiers, il faut récupérer les dossiers auprès des infirmières en priant pour qu'elles n'en aient pas besoin à ce moment là, puisque les prescriptions se trouvent dedans...). 
Maaaiiiis... c'est la dure condition de l'externe.
Ceci dit, à côté de ça, on apprend quand même des choses (médicales je parle bien sûr), notamment lors des visites le matin (quand l'interne fait le tour de tous les patients du service). C'est vrai qu'en une semaine une bonne partie des traitements de maladies cardiaques nous est devenue familière. Les ECG deviennent de plus en plus facile à interpréter, et on a déjà vu pas mal "de choses".

En général on arrive à avoir fini le travail "urgent" pour aller manger vers 13h30 (le self de l'hôpital est vrai dégueu, et pourtant je ne suis pas difficile et suis habitué à manger à la cantine). L'aprem on fait tout ce qui est rangement de dossier, recopiage et rangement de bios etc. En général pour 17h30 on est sorti. Restent le quart d'heure de marche pour rejoindre la voiture et l'autre quart d'heure de route pour rentrer à la maison.
Demain, visite avec une chef, on va venir un peu plus tôt pour bien revoir les dossiers des patients pour être prêts à répondre aux questions qui ne manqueront pas d'arriver !

Début d'une nouvelle ère

Rien de bien captivant à vous dire pour le moment, si ce n'est que demain commence mon 1er stage hospitalier en tant qu'externe. Et comme un fait exprès, mon co-externe était un peu malade hier (d'après lui à cause du vaccin), et moi j'ai mal à la tête depuis ce midi. On va donc se pointer en bonne équipe de bras cassés que nous sommes...
Je suis bien content d'aller en stage, surtout que c'est un service plutôt intéressant (Unité de Soins Intensifs de Cardio), tant de mon point de vue personnel que de l'intérêt pour mes cours (sachant que j'y suis jusqu'à fin janvier et que fin janvier à la fac on a les exams, de cardio notamment !). Et étant donné que maintenant les exams sont faits sous forme de cas cliniques, après avoir passé 2 mois en cardio j'espère être au point ! L'avantage, c'est que j'espère que la pratique sera suffisante pour que je n'ai pas à beaucoup réviser les cours de cardio et pouvoir me focaliser sur les autres matières (pneumo, rhumato, orthopédie, et dermato).
Ceci dit, je dois reconnaitre appréhender un peu quand même. Déjà parce que c'est le tout premier stage en tant qu'externe, ensuite parce que je ne suis pas encore un expert en cardio malgré le fait que les cours aient été faits. Mais bon, après tout on est aussi là pour apprendre !

Tout ça pour dire que j'espère avoir maintenant plus de choses encore plus intéressantes à vous raconter from the inside.
A part ça, je suis de garde jeudi soir, de 18h30 à 8h vendredi (du coup évidemment je suis en repos vendredi).

Bientôt un blog-star !

Barre des 700 franchie !

D'après les statistiques mesurées par Bloguez, ce blog a reçu 700 visites depuis son lancement (le 15 septembre dernier), soit entre 9 et 10 visiteurs par jour en moyenne (en réalité, il y a des jours à forte fréquentation, comme quand j'utilise les crédits" de Bloguez pour faire de la pub en interne sur Bloguez, ça marche pas mal ! et des jours de faible fréquentation comme aujourd'hui où il y a pour le moment 2 visites). 
Pour le seul mois de novembre, il y a eu 200 visites jusqu'à présent. Alors certes, je suis loin des blogs qui brassent plusieurs centaines de visiteurs par jour, mais c'est néanmoins pour moi un succès tout à fait satisfaisant. Je pense (et j'espère) qu'il y a une petite partie de ces visiteurs qui sont réguliers, et c'est agréable de se dire qu'on a pu intéresser un internaute tombé là par hasard. C'était (et ça reste) toute la vocation de ce blog.

Ce qui est amusant, c'est la fonction "analyse du trafic" disponible dans le panneau d'administration du blog. Ca me permet de connaitre l'origine d'un visiteur, c'est à dire est ce qu'il a rentré directement l'adresse du blog ou a-t-il trouvé ce blog sur google. Et dans ce dernier cas, je peux même savoir grâce à quels mots-clés il a trouvé mon blog ! Blog qui au passage est plutôt bien référencé et que l'on peut trouver facilement sur google. Tout ça pour dire que parfois les mots clés sont tout à fait surprenants. Ce sont souvent des "collègues" je pense, puisque les mots clés sont fréquemment "externe" "salaire" "garde" "hopital" etc. Beaucoup de mots clés qui montrent que l'internaute cherchait des infos sur diverses choses médicales (don du sang, sondes urinaires, douleur à tel endroit)... Mon coup de coeur va à l'internaute qui est tombé sur mon blog après avoir cherché sur google "la plus belle voiture du monde". Faut que j'arrête de parler de mon Aston...

J-21

Aujourd'hui avait lieu ma visite en médecine préventive. Visite de routine en somme, pour vérifier que je suis bien en bonne santé pour travailler au CHU. Mon rendez-vous était donc à 14h30.
Avec la chance que j'ai, je suis arrivé au moment du "rush" (bon ceci dit la permanence est de 14h15 à 15h15 alors quand c'est ouvert c'est forcément le rush... ><). Du coup, la secrétaire a qui je me suis adressé a signalé ma présence à sa collègue qui géraient les visites médicales (elle-même gérait les rdv pour vaccination), mais celle-ci n'a pas du entendre et n'a pas entouré mon nom attestant que je suis bien en salle d'attente. Ca, je l'ai su après.
Je vais donc en salle d'attente, bondée d'internes et de quelques PH. Le temps passe, les personnes qui étaient là avant moi passent... puis des personnes arrivées après moi passent avant. 'Il doit y avoir un problème". Je retourne au secrétariat "ah désolé Monsieur on vous avait oublié". Cool, 40 minutes que j'attends pour rien. Elle me passe un questionnaire à remplir pour la vaccination, et finalement à 15h15 c'est à moi.
C'était probablement la visite la plus courte que j'ai jamais passé. "Des choses à signaler depuis votre dernière visite il y a 2 ans ?" "non" "ok, alors on va faire le vaccin".
C'est ainsi que j'ai réalisé que le vaccin était, comme beaucoup le pensent, très dangereux. Ben oui, ça pique...

Bon d'accord, j'exagère ce n'est qu'une piqûre. Maitenant, 2h30 après, je me sens très bien, bizarre hein ? 

Tout ça pour dire qu'il ne faut pas négliger cette vaccination, bien sûr ce n'est pour le moment pas la grippe espagnole (qui soit dit en passant paraissait bénigne la 1ère année, mais qui a tué plus de personnes que la 1ère Guerre mondiale la 2ème année...), mais il vaut mieux se faire vacciner maintenant plutôt que d'attendre que l'épidémie soit là et que les centres soient bondés. Et puis, s'il n'y a pas de pandémie, tant mieux, on ne va pas se plaindre que tous les gouvernements du monde aient pris des mesures préventives pour éviter la catastrophe ! Et puis, je ne vais pas re-polémiquer sur les effets indésirables, ceci-dit ce vaccin n'a pas été fait à partir de rien mais à partir de vaccins déjà existants et ayant déjà l'AMM (autorisation de mise sur le marché), et l'infection par le virus grippal elle-même est plus susceptible de provoquer un guillain-barré que le vaccin. Alors, à part la piqûre, il n'y a aucune excuse valable pour se protéger et protéger ses proches. Aucune !

Ah, j'oubliais, le titre de mon article c'est tout simplement pour signaler le fait que la grippe n'a plus que 21 jours pour m'attaquer, après, il sera trop tard ! niark niark niark

Double augmentation

Oui vous avez bien compris, je viens de lire que nos salaires ont été augmentés récemment par arrêté ministériel. Apparemment ceux-ci auraient déjà augmenté en juillet dernier. Nous autres, petits externes, connaissons donc la 2ème revalorisation salariale en 4 mois de temps. Que l'on ne vienne pas me parler de crise Avare

Trêve de plaisanterie, cette augmentation nous fait gagner 4,57€ bruts en plus PAR AN en D2, 8,87€/an en D3 et 9,91€/an en D4, par rapport à l'arrêté du mois de juillet.
Ce qui fait une augmentation de 12,15€ bruts/an en D2, 23,58€/an en D3 et 26,35€/an en D4. Ah, et 8ct brut en plus par garde (soit 25,87€ bruts/garde). 
WOUHOU !

Et comme vous aimez les chiffres j'en suis sûr, voilà donc les montants annuels bruts de nos émoluments de ministres :
1529,08€ en D2
2966,13€ en D3
3314,04€ en D4

Et oui, j'ai dis augmentation, pas *grosse* augmentation... Ceci dit, c'est cool, ça fait toujours 62.08€ de plus pour acheter mon Aston Martin. J'en vois déjà la couleur !

3ème garde

Ah je sais que vous êtes tous impatients aussi nombreux que vous êtes ! Mais non je ne vous ai pas oublié, et oui j'ai bien fait ma garde samedi !
Après m'être garé sur le parking que je jugeais le plus proche possible de l'entrée du bâtiment (et c'est pas peu dire, actuellement le moindre parking est à au moins 5 minutes de marche de l'entrée, ce qui n'est pas énorme en soit, mais quand vous sortez à minuit après 11h de boulot non stop dans un service chauffé à 28°C (au moins), ça compte !), je suis monté direction le service d'USIC (Unité de Soins Intensifs de Cardiologie, je suis vraiment sympa de le répéter à chaque fois).
Après avoir enfilé ma blouse avec tous les équipements inclus (poche de gauche mon carnet et le livre de poche de l'externe, poche de droite mon stétho et marteau réflexe, poche de devant mon portable et stylos), je me présente à l'interne du service, qui me dit d'attendre que l'interne de garde arrive. C'était déjà mon 1er quart-d'heure de glande de la journée. Le temps pour moi de regarder un peu la salle dans laquelle je me trouve, ou un ordinateur est dédié à l'affichage des scopes des patients (les tracés électriques, comme dans les séries). Sur un seul écran apparaissent tous les scopes de tous les patients du service. L'interne fini par arriver, et l'interne du service lui fait les "trans" (comprendre transmissions, c'est à dire les informations sur chaque patient). Moi je n'existe pas, j'essaye d'entendre et de suivre, mais c'est pas facile de suivre avec toutes les abréviations qu'elles utilisent.
Puis je suis l'interne de garde. Elle a l'air gentille mais le programme est très chargé, et il faut savoir que c'est la seule interne de garde pour toute la cardio, autant dire que son bip était enroué à force de sonner ! A savoir que même les hôpitaux périphériques (c'est à dire des autres petites villes de la région) appellent pour des avis devant un ECG suspect par exemple. Direction les urgences, un premier patient, pas grand chose (je ne me souviens plus, mea culpa !). Puis direction la salle de "coro" (comprendre coronarographie, l'examen d'imagerie réalisé pour étudier les artères coronaires, ces petites artères qui amènent le sang pour irriguer le muscle cardiaque, on passe une sonde par l'artère fémorale au niveau du pli de l'aine, puis on remonte par l'aorte jusqu'aux coronaires, et on "visite" celles-ci, en libérant parfois un produit de contraste, puisque tout cela se fait sous un appareil de radio instantanée, et que sans produit de contraste on ne verrait pas les artères). Là, un patient amené par hélicoptère avec le Samu pour un arrêt cardiaque, récupéré c'est à dire que son coeur bat à nouveau (mais ce n'est pas pour autant que la coronaire est débouchée) nous attend. En fait c'est la PH qui a été appelée pour venir faire l'examen (très technique). Après avoir repéré le "bouchon", il faut maintenant l'enlever. Il faut donc passer à travers le caillot, gonfler un ballonnet pour dilater l'artère, et placer un stent, une espèce d'armature qui maintient l'artère dilatée. La totalité de l'intervention coûte environ 15 000€ (matériel et gestes compris) et dure une bonne heure. Vive la sécu...
Après on a amené le patient dans le service, il a été "branché" sur une machine qui faisait passer un fluide froid dans son corps (dans des tubes installés préalablement) pour le refroidir à 33°C puisque les pompiers sont arrivés au moins 10 minutes après l'arrêt cardiaque, autrement dit il aura probablement de sévères lésions cérébrales (qui commencent à survenir 3 minutes après un arrêt cardiaque si aucune réanimation n'est entamée, d'où l'intérêt de former les gens au secourisme !). Le but du refroidissement est d'essayer de préserver les neurones. Evidemment il était branché de partout, et j'ai même regardé le pose de la sonde urinaire, sachant que probablement pour un problème d'empathie, j'avais très mal supporté la 1ère fois que j'en avais vu une. C'était donc une victoire pour moi !
Après ça, la journée n'a pas été palpitante en soit. L'interne m'a fait faire une observation pour m'occuper, ce qui m'a bien occupé une heure (reprendre tous les courriers du dossier du patient pour trouver ses antécédents etc.). Elle m'a fait interpréter beaucoup d'ECG, ce qui était intéressant vu mon expérience quasi-inexistante en la matière. J'ai vu aussi 2 échographies cardiaques, j'en avais déjà vu une, mais en 2ème année j'avais moins de connaissances donc là c'était plus intéressant.
En tout cas, je suis content puisque le personnel du service à l'air sympathique (je vous rappelle que je suis en stage dans ce service dès le 30 novembre prochain). La PH n'a pas l'air commode, il ne vaut mieux pas la contrarier, mais cela dit je pense qu'elle est très disponible si l'on veut apprendre, ce qui me convient. Par contre il faudra que je sois au taquet sur la cardio d'ici là pour être à la hauteur !

Voilà pour ma 3ème garde. A la fois intéressante puisque j'ai appris des choses, mais un peu longue quand même parce que j'ai beaucoup poiroté entre deux. C'est la dure condition de l'externe... Prochaine garde aux Urgences, côté médecine cette fois (la dernière fois j'étais côté chirurgie je vous le rappelle !).

Paye

J'ai oublié de vous dire ! Ca y est, j'ai reçu ma première paye en tant qu'externe ! Et attention, je parle de vraie paye, celle qui influence grandement ton budget, qui améliore considérablement ton niveau de vie... je parle de 90,82€ !!!
Bon, trêve de plaisanteries, pas de quoi payer le resto pour toute la famille (au Flunch à la limite...), mais c'est tout de même agréable de savoir qu'une centaine d'euros vont arriver sur le compte en banque tous les mois.
Pour ne pas que vous vous lanciez dans des calculs hâtifs et inexacts, je vais vous expliquer comment ça marche.
Déjà, première question : pourquoi il est payé alors qu'il n'a que des cours et pas de stage actuellement ?
La réponse est simple, jusqu'à l'année dernière, les externes étaient une demi-journée en cours, et une demi-journée en stage. Ils étaient donc considérés comme salariés à mi-temps. Aujourd'hui, du fait de l'augmentation importante du nombre d'étudiants dans les promos, et pour limiter le nombre d'étudiants envahissant les services de l'hôpital, il a été décidé que la promo serait divisée en deux, une moitié serait en stage pendant que l'autre serait en cours, et vice-versa. Ceci dit, les externes gardent leur statut de salariés à mi-temps, et le salaire reste mensualisé. Du coup, pour le moment, je suis "payé pour aller en cours".

Deuxième question : est-ce que les gardes sont payées ?
La réponse est oui, et heureusement j'ai envie de dire ! Tout en sachant que nos gardes sont payées environ 25€ en semaine, une petite quarantaine d'euros le samedi, et une bonne cinquantaine d'euros pour un dimanche ou jour férié (en brut). Ceci dit, les gardes ne sont payées que le mois suivant puisque l'on signe quand on y va, et que les relevés sont "ramassés" en fin de mois. Autrement dit, mes 2 gardes du mois d'octobre seront payées avec mon salaire de novembre.

Troisième question : ce salaire restera-t-il le même pour les 3 ans d'externat ?
La réponse est non, et encore une fois, j'ai envie de dire "heureusement" ! Le salaire des D2 est d'environ 105€ nets (j'ai eu 90€ puisque la rentrée avait lieu le 5 octobre et non le 1er !), plus les gardes. Le salaire des D3 est d'environ 205€ nets, et le salaire des D4 environ 225€ nets. Autrement dit, vivement l'année prochaine (augmentation de quasiment 100%...).

Je tiens à préciser que ces salaires ne sont pas déterminés par l'hôpital mais directement par arrêté ministériel, il est donc le même partout en France !

En tout cas, il va falloir sacrément économiser pour acheter mon Aston Martin... :-(

Nouveau sondage

Je lance un nouveau sondage, que vous pourrez trouver sur cette même page dans la colonne de droite, en bas. 
Le but est de connaître un peu l'image que les gens ont des différentes institutions de soins, publiques et privées. Bien sûr, limiter la réponse à 4 choix est un peu restreint, et je vous invite à partager votre opinion, à expliquer votre choix sous forme de commentaire sur cet article. Il est évident que ce sondage ne sera finalement pas très significatif, déjà vu le peu de réponses qu'il va avoir, et ensuite parce que les réponses sont biaisées en fonction de plusieurs paramètres, comme la réputation des établissements près desquels vous vivez, le type de soin auquel vous pensez (si c'est une opération à coeur ouvert où juste une radio pour une douleur au poignet...) etc.
Mais bon ça peut permettre d'échanger des opinions différentes, et pour moi de comprendre les réticences et les exigences de tel patient qui a été amené aux urgences hospitalières alors qu'il voulait aller à la clinique...

Merci pour vos réponses !

Coup de gueule

Je sais, je sais. Mes notes s'espacent de plus en plus. Non pas que j'oublie ce blog, mais juste qu'il n'y a pas grand chose à raconter pour l'instant.
Pour les cours, on a mis en place un système avec des amis pour se relayer et aller en cours chacun notre tour, la qualité des cours allant de très bonne à très mauvaise. 
Du coup, ma "vie professionnelle" n'est pour le moment pas très riche, et étant donné que je ne compte pas partager ma vie personnelle comme beaucoup d'autres blogs, les sujets de notes se font plutôt rares.

Ce dont je pourrais parler aujourd'hui, c'est du fait qu'on nous prend vraiment pour des imbéciles, pour être poli. Les profs de dermato ont décrété qu'ils ne nous laisseraient plus leur cours sur le PC . Il faut savoir qu'habituellement, les cours sont fait sur PowerPoint, et les profs les laissent sur le PC pour qu'on puisse les récupérer, et ces cours sont "publiés" sur une liste de diffusion de l'université dont les accès sont strictement contrôlés (par contrôle de l'identité de la personne qui s'inscrit sur la liste). Seulement, les dermatos doivent être paranoïaques et penser qu'en 4ème année de médecine nous serions incapable de respecter le secret médical et pourrions utiliser les photos présentes dans les cours pour les publier sur des blogs, sur facebook etc.
Par conséquent, ce matin, les deux premières heures de cours ont été assurées par une prof qui apparemment voulait battre le record du monde de rapidité de passage des diapos, par conséquent il était impossible de prendre quoi que ce soit en note. Et cette même prof a eu la brillante idée d'imprimer son cours pour en laisser un exemplaire pour la promo, à nous de payer les photocopies pour avoir le cours. Une brillante idée, digne des années 80. C'est quand même dingue d'avoir un raisonnement aussi pauvre et d'assurer un cours aussi mauvais.
Les 2 dernières heures de cours de la matinée ont été assurées par une autre prof, qui elle, si elle est arrivée avec 40 minutes de retard, a assuré un cours digne de ce nom (pour la première fois de l'année en dermato), en prenant la peine d'expliquer tous les points difficiles de son cours, et surtout en nous laissant le temps de prendre en note le cours. C'est à dire de faire son travail correctement finalement.
Il ne me semble pourtant pas difficile de faire un cours avec un plan compréhensible et logique, avec un contenu complet par rapport aux exigences de l'ECN, et fait à une vitesse raisonnable pour qu'on ait le temps d'intégrer les connaissances et surtout de les noter. Ca me semble être le B.A-ba de tout cours de l'enseignement supérieur. Je ne sais pas encore si je ferai une carrière hospitalo-universitaire plus tard (autrement dit si en plus de mon travail de praticien hospitalier je ferai de la recherche et de l'enseignement en tant que maître de conf ou professeur), mais le cas échéant, je m'engage solennellement sur ce blog à assurer des cours de la meilleure qualité possible, de réactualiser mes cours tous les ans en fonction des programmes et de l'avancement de la médecine, et surtout d'écouter les revandications (raisonnables et sensées bien sûr) de mes étudiants. J'ai dit !

Voilà pour mon "coup de gueule". 

A part ça, je suis de garde ce samedi en USIC (Unité de Soins Intensifs de Cardio pour ceux qui n'auraient pas suivi jusque là, c'est le service dans lequel je serai en stage d'ici un mois). 13h-minuit. D'après ce que j'ai pu entendre, c'est plutôt intéressant et formateur (beaucoup d'interprétation d'ECG). Vous saurez ça dimanche ou lundi prochain !

A bientôt cher lecteur !

2ème garde

Et de deux gardes, deux !
Comme prévu, j'ai pris ma garde samedi 13 heures aux urgences de l'hôpital. Premier constat : les lieux ont changé depuis la dernière fois (vers le mois d'avril je crois). En effet l'hôpital est en travaux (comme la plupart des hôpitaux non ? Y'a toujours des travaux). 
Comme d'habitude, la température est très élevée dans le service, il va vraiment falloir que je m'y habitue. Je prévois pourtant le coup en ne portant qu'un simple T-shirt, mais je crois que je finirai par ne porter que ma blouse un de ces jours ! Le service est petit, 6 salles dont 3 de déchocage (ces fameuses salles où l'on joue à Carter avec les palettes). En même temps que nous arrivent l'interne qui prend la relève, et un PH (praticien hospitalier, le médecin, mais je crois l'avoir déjà dit dans une note précédente). 
Comme la dernière fois, les débuts sont un peu difficiles, il faut prendre ses marques. Cette fois, on ne remplit pas les observations sur le PC, mais directement sur un dossier papier. Autrement dit, on n'a qu'un espace d'environ 6-7cm pour écrire notre observation. Ce qui en fait, se révèle suffisant si l'on fait comme on nous a dit, c'est à dire de ne mettre que ce qui est important et qui concerne le problème du patient. Apparemment l'interne n'était pas de cet avis, puisqu'elle nous a demandé pourquoi on n'écrivait pas notre observation complète (sachant que pour ça il faut au moins une page entière et une bonne demi-heure d'interrogatoire et d'examen). Elle n'était visiblement pas faite pour les urgences.
Bref, tout s'est bien passé, le rythme était beaucoup plus "cool" que pour ma 1ère garde, ça ne se bousculait pas au portillon. Il faut savoir quand même que ce service d'urgences est surtout spécialisé dans tout ce qui est cardio, puisque les services de cardio de PetiteVille sont dans cet hôpital là. Par conséquent, on fait un ECG systématique à l'entrée du patient. Ca se révèle assez utile pour nous, puisque ça nous oblige à les regarder et essayer de les interpréter.
A noter pour cette garde un jeune patient amené par les surveillants pénitenciers pour une douleur de type colique néphrétique (très vive douleur rénale sans entrer dans les détails) d'après SOS médecin. En fait la douleur dont il se plaignait n'avait rien à voir, et il se plaignait d'une grosse douleur lors de la palpation de l'hypocondre gauche (la partie de l'abdomen directement sous les côtes). Radio normale. Il avait probablement envie de se balader un peu.
Une autre dame, adressée également par SOS médecin, pour "état d'agitation". Elle souffrait de la maladie d'Alzheimer et était confuse, elle nous racontait un peu n'importe quoi, mais était gentille et surtout très calme... merci de l'avoir adressée aux urgences un samedi après-midi, très utile.
Une dame de 93 ans, amenée pour encombrement bronchique, et effectivement quand elle respirait on avait l'impression qu'elle soufflait dans l'eau avec une paille. Malgré 3 aspirations ça ne s'arrangeait pas. Elle a été mise sous antibiotiques, mais il n'y avait pas grand chose à faire pour elle malheureusement.
Un monsieur amené par le Samu pour choc anaphylactique (réaction allergique), provoqué apparemment par l'odeur de l'huile de cuisson des frites... Il allait déjà mieux quand il est arrivé, il n'y avait donc pas grand chose à faire.

Voilà pour cette garde (terminée à minuit cette fois). Pas grand chose à raconter, comme je l'ai dit c'était plutôt calme. Le PH était très sympa même si au premier contact il paraissait très abrupt. Ma prochaine garde aura lieu le 7 novembre en USIC (unité de soins intensifs de cardio), là où je serai en stage à partir de décembre. C'est apparemment très intéressant d'après les retours que j'en ai eu.
D'ici là, il y a du boulot !

Ma 1ère garde

Et voilà, baptême du feu accompli !
Ma 1ère garde avait lieu de dimanche 10h à lundi 8h avec un ami. Tout s'est bien déroulé même si le début n'a pas été facile.
Arrivés à 9h50, il a fallu trouver comment rentrer dans le service (en fait, demander à l'accueil), où ranger nos affaires, et trouver l'interne de chir. Présentations, rappel que c'est notre 1ère "ah ben ça va être marrant"...
1ère prise en charge, une dame jeune tombée sur le visage, petite plaie à l'intérieur de la bouche et une autre à l'extérieur juste sous la lèvre. Premiers problèmes : comment on écrit l'examen sur l'ordinateur. Deuxième problème : qu'est ce qu'on fait ? Est ce que le panoramique dentaire est justifié ? Réponse : on s'en fout, tu fais une radio quasiment systématiquement. Lla patiente a dû nous prendre pour des branquignoles, et elle a quand même attendu pas mal de temps pour finalement repartir avec un point de colle sur sa plaie... mais nous on avait appris plein de trucs ! Langue tirée
Ensuite on a vu plusieurs personnes, à chaque fois il n'y avait pas grand chose, des petites plaies à désinfecter, des gens à rassurer, un plâtre à faire...
Puis, 2 patients avaient besoin de sutures. L'interne m'a pris avec lui pour l'un d'eux, et mon ami est allé avec l'externe de D3 (une année de plus que nous) pour l'autre. Notre patient avait un peu peur. Sa plaie était sur le front donc le champ recouvrait tout son visage et donc il ne voyait rien. Après avoir tout préparé, l'interne m'a fait signe (en silence) de venir et c'est moi qui ait fait les points. Je dois dire que ma main tremblait quand même plus que sur le pied de cochon ! Mais pour ma défense j'étais debout et donc dans des conditions pas idéales pour travailler. J'étais plutôt content de mon travail néanmoins. La peau m'a parue plus souple que sur le cochon. Une fois fini, on a retiré le champ et le monsieur en-dessous était tout blanc Rigolant
On a fini par aller manger vers 15h, à l'internat (je ne polémiquerai pas sur les frasques fresques du réfectoire...). 
L'après-midi, toujours pareil. De la petite traumato, des petits bobos, des bons radio à faire, des ordonnances... on a eu 2 patientes venues pour rien : la 1ère, une jeune, accident de voiture la veille (léger, juste un petit choc, elle n'est pas allée à l'hôpital sur le coup), qui vient parce qu'elle a mal à l'épaule au niveau de la ceinture de sécurité. A l'examen clinique, rien d'apparent (pas d'hématome, pas d'écchymose), quelques douleurs musculaires à la palpation et à la mobilisation. En somme, des courbatures normales, rien à faire de spécial. On va quand même voir l'interne pour savoir quoi faire : elle fait chier ? vous lui mettez une écharpe et la programmez pour une consult' en traumato dans quelques jours, ça la fera chier plus que nous. Ok ! 2ème patiente : fracture des côtes il y a quelques jours, mais a appelé le SAMU "parce qu'elle avait l'impression d'avoir des ressorts qui lui rentraient dedans en dormant". Le régulateur lui a dit de venir aux urgences... résultat ben elle avait effectivement un peu mal au niveau des côtes, et en plus au niveau des épines iliaques postérieures (sur l'os du bassin, rien à voir, cherchez l'erreur ! elle a peut être cru que les côtes descendaient jusqu'au pelvis...). On va voir l'interne, il regarde les radios, impossible de retrouver les fractures sur les radios (diagnostiquées par un radiologue en ville). Finalement, au revoir madame, c'est normal d'avoir mal quand on a des côtes cassées, prenez vos antalgiques on ne peut rien faire de plus.
Sinon, un patient (19 ans) qui était là pour une clavicule cassée lors d'un AVP (accident de la voie publique), qui était dans la chambre de sa copine (elle aussi dans l'accident) après avoir été pris en charge, mais elle attendait encore des résultats d'examens. Ses parents à elle étaient là aussi, tous étaient gentils. En passant dans le couloir ils nous appellent, le garçon avait fait un mauvais mouvement et avait très très mal (au point qu'il était en sueur, tout blanc, limite à syncoper). On l'a mis en position semi-assis sur la table d'examen, et sommes partis voir l'interne savoir si on pouvait lui passer des antalgiques. On tombe sur l'externe de D3, on lui demande ce qu'on peut faire "bah il a mal c'est tout c'est comme ça quand on se casse quelque chose !". Merci pour l'humanité... finalement l'interne a dit qu'on avait bien réagi mais qu'on ne pouvais pas lui redonner d'antalgiques puisqu'il en avait eu 2h avant. Mais le patient allait déjà un peu mieux.
Après la 1ère expérience du matin, l'interne nous a laissé faire toutes les sutures de A à Z, c'est à dire préparer le matériel, faire l'anesthésie, et suturer, sans qu'il soit là. Mon ami ne voulait pas le faire puisqu'il n'avait pas pratiqué sur pied de cochon et préfèrait donc observer et me passer tout ce dont j'avais besoin (une fois les gants enfilés, je ne peux toucher que ce qui est stérile). C'est donc moi qui m'y suit collé pour les 2 autres patients. Le 1er, un vrai boulet, accident de quad pour cause d'alcoolémie (je ne me souviens plus du taux, mais bien imbibé), ne voulait pas qu'on lui suture sa petite plaie à la main, et après la suture ne voulait pas attendre l'avis de l'ORL et son scanner cérébral pour son otorragie (saignement de l'oreille). Il a donc essayer de se sauver plusieurs fois, à tel point qu'on a dû appeler la sécurité pour le ramener. Pour sa suture, pas trop de problème, 2 petits points pas plus. 
Le 3ème patient lui était super cool, dès le début il s'est mis à plaisanter, sur le fait qu'il s'était coupé entre le pouce et l'index (et bien !) en faisant la vaisselle, chose qu'il s'était juré de ne jamais refaire ! Il nous a bien fait rire. Par contre, malgré 2 seringues 1/2 de lidocaïne (anesthésiant), il sentait toujours quand je passais l'aiguille ! C'était un peu gênant et déconcertant parce qu'il avait mal. Heureusement il était vraiment cool. Je lui ai donc fait 4 ou 5 points après que l'interne ait vérifié qu'il n'y avait pas de lésion nerveuse ou de tendon sous-jacente. Après quoi, nous sommes allés manger, il était bien 22h30 déjà.
En revenant, une dame de 79 ans avait été amenée à cause d'une chute en se relevant de sa chaise, elle avait une belle plaie du cuir chevelu d'au moins 4 cm. Cette fois pas de suture, juste des agrafes (1ère fois qu'on en mettait, pas très concluant. Enfin c'était pas trop mal mais on n'était pas très contents de nous). Mon ami est parti (il finissait à minuit, lui), j'étais donc seul pour trouver l'étiologie (la cause) du malaise. Bilan étiologique qui comprend donc (en plus de l'examen clinique bien sûr) : ECG, dextro (pour vérifier la glycémie), test d'hypotension orthostatique (la baisse de tension provocant la sensation de vertige que l'on a quand on se relève trop vite). Pour l'ECG, j'ai dû demander à la PH de médecine puisque mon interne m'a ri au nez quand je lui ai montré (c'est un chir, ECG = trop intellectuel XD). En fait, cette patiente faisait une ACFA (arythmie complète par fibrillation auriculaire, arythmie que j'avais déjà repérée à l'auscultation). Glycémie normale et pas d'hypotension orthostatique. Je vais revoir la patiente, redemande ses antécédents, et l'ACFA était bien nouvelle. Je vais donc voir l'interne, qui ne s'emmerde pas et me dit de la refiler côté médecine. La PH me répond qu'elle n'a pas de place, qu'il faut que je bip l'interne de cardio pour savoir quoi faire. L'interne de cardio (super sympa au téléphone) me répond qu'elle n'a pas assez de place pour la prendre, qu'il faut attendre le bilan biologique de la dame avant d'entamer le traitement anticoagulant (le problème de l'ACFA c'est que le coeur ne se contracte pas bien et donc le sang peut stagner et former des caillots, qui peuvent après boucher un vaisseau). Heureusement devant mon désespoir pour trouver quoi faire de cette patiente (il fallait bien l'hospitaliser quand même !), la PH de médecine m'a dit qu'elle s'en occupait. Merci madame !
Entre deux, un jeune homme de 28 ans était arrivé avec les pompiers/SAMU, AVP voiture, lui avait près de 3g d'alcool si mes souvenirs sont bons, c'est lui qui conduisait, et malheureusement son ami est mort sur le coup. Lui était conscient, et une fois stabilisé il a été envoyé en radio pour un scanner corps entier et radios du membre supérieur droit (lui tout ce dont il se plaignait, c'était de son petit doigt). Mon rôle était de surveiller ses constantes (pouls, saturation, tension) pendant ces examens, au cas où. Et finalement, il s'en ait tiré avec quelques contusions, le 5ème doigt cassé, et une plaie de 7-8cm sur le front, suturée par l'interne "pour des raisons de rapidité" (je le comprends, il était 3h du matin !), après bien sûr m'avoir à moitié vomi dessus, n'ayant pas supporté qu'on le fasse voyager jusqu'en radio. Quand on l'a transféré en réa, il n'avait toujours pas réalisé ce qui c'était passé (aucun souvenir de sa soirée). Le réveil le lendemain matin a dû être très (très) dur...
Après ça, juste un ECG à faire pour une dame qui avait eu un accident de voiture pour avoir pris plusieurs myolastan et plusieurs stilnox (toutes les 2 des benzodiazèpines) pour dormir, mais qui finalement avait voulu s'acheter des cigarettes. Apparemment des antécédents psy, et elle n'en était pas à sa première intoxication. Après elle a été transférée en médecine.
La soirée en chirurgie s'est donc terminée vers 3h30. J'aurais pu aller me coucher, mais il fallait aller jusqu'à la guérite des agents de sécurité et présenter la carte d'identité pour avoir la clé de la chambre. Et puis, comme c'était la 1ère, j'ai préféré rester jusqu'au bout. Du coup, j'ai aidé la pauvre interne de médecine qui n'en pouvait plus (et vous la journée chargée en médecine, on la comprend !), puisque l'externe de médecine était partie dormir, elle. L'interne était très gentille et m'a fait faire plusieurs ECG, des examens, enfin des petits trucs. De quoi se tenir occupé !
J'ai eu l'occasion de discuter avec un ufologue. Un homme connu du service, qui boit seul chez lui, appelle les pompiers, qui l'amènent aux urgences, et lui est content parce qu'il peut discuter et voir des gens. Les infirmiers/infirmières m'ont conseillé d'aller lui parler pour connaitre ce monsieur. En fait, l'ufologie, c'est le fait de croire en l'existence d'une vie extra-terrestre. Lui était même persuadé qu'il y en avait parmi nous. C'était bizarre mais intéressant comme discussion.
Les 2 dernières heures ont été les plus longues, mes yeux se fermaient tout seul. Je suis finalement rentré à 8h30 et suis monté me coucher directement. J'ai dormi d'une traite jusqu'à 17h, et contre toute attente, j'ai bien dormi cette nuit aussi !
Ma 1ère garde a donc été une bonne expérience dans l'ensemble. Le plus dur a été de prendre ses marques au début. Je pense quand même que je préfèrerai être en médecine la prochaine fois, ça avait l'air plus riche et plus intéressant. Parce que là à part des petites plaies et des petites fractures/entorses/luxations on n'a pas vu grand chose finalement. Ce qui m'a le plus marqué (à part l'histoire du jeune homme de l'accident de voiture), c'est le fait qu'il faille "négocier" pour avoir un scanner (pour les radios pas de problème), en gros il faut vraiment avoir de bons arguments pour que le radiologue/l'interne de radio accepte de faire l'examen. Et la 2ème chose, c'est le fait que ce sont les internes qui doivent gérer la logistique, c'est à dire où placer les patients qui ont besoin d'être hospitalisés (cf. par exemple l'histoire de ma patiente à qui on a découvert l'ACFA). Côté chirurgie ça allait puisque la plupart des patients repartent tout de suite, mais en médecine c'était la grosse galère, à tel point que l'interne a passé 3h pour placer un patient. Super le temps perdu pour un truc qui pourrait être géré par le personnel non-médical, et qui est fait au détriment de l'exercice de sa vraie fonction, à la base, être médecin, soigner des gens.
Voili voulou, ma 1ère vraie expérience du métier. La 2ème a lieu un samedi (13h-minuit), mais aux urgences d'un autre hôpital cette fois. J'ai hâte d'y être !