Après m'être garé sur le parking que je jugeais le plus proche possible de l'entrée du bâtiment (et c'est pas peu dire, actuellement le moindre parking est à au moins 5 minutes de marche de l'entrée, ce qui n'est pas énorme en soit, mais quand vous sortez à minuit après 11h de boulot non stop dans un service chauffé à 28°C (au moins), ça compte !), je suis monté direction le service d'USIC (Unité de Soins Intensifs de Cardiologie, je suis vraiment sympa de le répéter à chaque fois).
Après avoir enfilé ma blouse avec tous les équipements inclus (poche de gauche mon carnet et le livre de poche de l'externe, poche de droite mon stétho et marteau réflexe, poche de devant mon portable et stylos), je me présente à l'interne du service, qui me dit d'attendre que l'interne de garde arrive. C'était déjà mon 1er quart-d'heure de glande de la journée. Le temps pour moi de regarder un peu la salle dans laquelle je me trouve, ou un ordinateur est dédié à l'affichage des scopes des patients (les tracés électriques, comme dans les séries). Sur un seul écran apparaissent tous les scopes de tous les patients du service. L'interne fini par arriver, et l'interne du service lui fait les "trans" (comprendre transmissions, c'est à dire les informations sur chaque patient). Moi je n'existe pas, j'essaye d'entendre et de suivre, mais c'est pas facile de suivre avec toutes les abréviations qu'elles utilisent.
Puis je suis l'interne de garde. Elle a l'air gentille mais le programme est très chargé, et il faut savoir que c'est la seule interne de garde pour toute la cardio, autant dire que son bip était enroué à force de sonner ! A savoir que même les hôpitaux périphériques (c'est à dire des autres petites villes de la région) appellent pour des avis devant un ECG suspect par exemple. Direction les urgences, un premier patient, pas grand chose (je ne me souviens plus, mea culpa !). Puis direction la salle de "coro" (comprendre coronarographie, l'examen d'imagerie réalisé pour étudier les artères coronaires, ces petites artères qui amènent le sang pour irriguer le muscle cardiaque, on passe une sonde par l'artère fémorale au niveau du pli de l'aine, puis on remonte par l'aorte jusqu'aux coronaires, et on "visite" celles-ci, en libérant parfois un produit de contraste, puisque tout cela se fait sous un appareil de radio instantanée, et que sans produit de contraste on ne verrait pas les artères). Là, un patient amené par hélicoptère avec le Samu pour un arrêt cardiaque, récupéré c'est à dire que son coeur bat à nouveau (mais ce n'est pas pour autant que la coronaire est débouchée) nous attend. En fait c'est la PH qui a été appelée pour venir faire l'examen (très technique). Après avoir repéré le "bouchon", il faut maintenant l'enlever. Il faut donc passer à travers le caillot, gonfler un ballonnet pour dilater l'artère, et placer un stent, une espèce d'armature qui maintient l'artère dilatée. La totalité de l'intervention coûte environ 15 000€ (matériel et gestes compris) et dure une bonne heure. Vive la sécu...
Après on a amené le patient dans le service, il a été "branché" sur une machine qui faisait passer un fluide froid dans son corps (dans des tubes installés préalablement) pour le refroidir à 33°C puisque les pompiers sont arrivés au moins 10 minutes après l'arrêt cardiaque, autrement dit il aura probablement de sévères lésions cérébrales (qui commencent à survenir 3 minutes après un arrêt cardiaque si aucune réanimation n'est entamée, d'où l'intérêt de former les gens au secourisme !). Le but du refroidissement est d'essayer de préserver les neurones. Evidemment il était branché de partout, et j'ai même regardé le pose de la sonde urinaire, sachant que probablement pour un problème d'empathie, j'avais très mal supporté la 1ère fois que j'en avais vu une. C'était donc une victoire pour moi !
Après ça, la journée n'a pas été palpitante en soit. L'interne m'a fait faire une observation pour m'occuper, ce qui m'a bien occupé une heure (reprendre tous les courriers du dossier du patient pour trouver ses antécédents etc.). Elle m'a fait interpréter beaucoup d'ECG, ce qui était intéressant vu mon expérience quasi-inexistante en la matière. J'ai vu aussi 2 échographies cardiaques, j'en avais déjà vu une, mais en 2ème année j'avais moins de connaissances donc là c'était plus intéressant.
En tout cas, je suis content puisque le personnel du service à l'air sympathique (je vous rappelle que je suis en stage dans ce service dès le 30 novembre prochain). La PH n'a pas l'air commode, il ne vaut mieux pas la contrarier, mais cela dit je pense qu'elle est très disponible si l'on veut apprendre, ce qui me convient. Par contre il faudra que je sois au taquet sur la cardio d'ici là pour être à la hauteur !
Voilà pour ma 3ème garde. A la fois intéressante puisque j'ai appris des choses, mais un peu longue quand même parce que j'ai beaucoup poiroté entre deux. C'est la dure condition de l'externe... Prochaine garde aux Urgences, côté médecine cette fois (la dernière fois j'étais côté chirurgie je vous le rappelle !).
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