Lundi je reprenais donc mon stage en USIC, avec l'espoir que je pourrais reprendre quelques jours de congés en fin de semaine pour réviser... et ben non ! Mon coexterne avait pris sa semaine, mais ça c'était prévu, et une des deux D4 avait pris toute la semaine aussi... résultat des courses, on est que 2 externes dans le service, donc pas possible ! Cool, la semaine commence bien. D'autant plus que je me suis souvenu en me levant que j'étais de garde le soir même aux urgences. Tu finis ton stage à 17h, tu prends l'ascenseur, tu descends au -1, et tu rempiles pour 7 heures de garde. P**** de semaine de m****
La journée commence donc avec une humeur noire.
Mais l'après midi, tandis que je ramenais nonchalamment les dossiers que j'avais habilement subtilisé aux infirmières pour recopier les bilans biologiques (mon activité favorite), une personne me dit "tiens, il y a le monsieur au 11 qui fait de la TV". TV = tachycardie ventriculaire pour les néophytes. En gros l'électricité du coeur va trop vite pour que le muscle ait le temps de se contracter correctement, donc... ça va pas du tout, si on fait rien, ça débouche sur une fibrillation ventriculaire (l'électricité devient anarchique et le coeur se contracte plus du tout => arrêt cardiaque). Ceci dit, il arrive que des patients fassent des "salves de TV", mais qui se réduisent spontanément (ça dure quelques secondes et ça s'arrête, sans conséquence en général, si ce n'est de recommencer et de s'aggraver). Du coup, je pensais que c'était de ça qu'il s'agissait. Je vais quand même voir, et en fait, c'était pas du tout ça.
La chef était en train de masser tandis que l'interne tenait les palettes (le défibrillateur, vous savez le truc qu'on aime bien dans les films/séries médicaux) derrière elle et choquait le patient. 1er choc, ça marche. L'interne se plonge donc dans le dossier du patient pour savoir quels médicaments il avait eu etc... et là, ça recommence. Ni une ni deux, je chope les palettes, tandis que le chef masse toujours, je charge, "je suis prêt", et 1er choc de ma vie ! Mon coeur à moi battait la chamade (je suis sûr que j'étais pas loin de rejoindre le patient :p), mes mains tremblaient un peu, mais bon il fallait le faire !
Ca a continué encore et encore... un moment, tout le monde était parti. "Bon tu gères, si ça recommence tu cries". Cool ! Evidemment, ça recommence, j'appelle tandis que je commence à masser (ben oui je peux pas tout faire, choquer ou masser), 1er massage par la même occasion, et l'interne arrive pour choquer. Bon, le massage, c'était pas un vrai massage. C'était plutôt comme dans les films, où t'es à bout de bras, t'appuies sur un mec qui est sur un lit mou... au final ça doit pas servir à grand chose, mais en même temps c'est juste le temps de faire le choc, donc ça dure une dizaine de secondes seulement.
Et ça continue encore et encore... Au final, en 1h30, je l'ai choqué 80 fois (pas mal pour une 1ère). Au bout d'un moment, il a été décidé de l'emmener dans une salle spéciale pour poser une sonde d'entrainement. Comme son nom l'indique, elle sert à entrainer le coeur, pour justement qu'il ne reparte pas en TV. Je n'ai pas pu assister à la pose, puisqu'il était 16h58 et qu'il était temps pour moi de descendre aux urgences pour ma garde.
Celle-ci n'a pas été super intéressante, mais elle est passée assez vite (et encore on n'est même pas allé manger). Je n'ai pas grand chose à vous raconter à ce sujet, si ce n'est le mec qui vient parce qu'aujourd'hui sa glycémie (le sucre dans le sang) est trop haute alors qu'il est déjà diabétique connu (la normale est à 1g/l de sang, là il était à 4g/l). Le mec un peu stupide, quelques mois auparavant il avait vu des vers entre ses doigts de pied (oui oui) et donc avait décidé de baigner ses pieds dans une bassine d'eau de javel pour s'en débarasser. Résultat : grosses "brûlures" sur le devant des jambes, et qui bien sûr, à cause du diabète, cicatrisent très mal (il a toujours les jambes toutes suintantes, avec des plaques rouges, des squames (de la peau qui pêle), et surtout ça puait !!!). Et le mec il s'en fout, il en rigole, et il fait en plus des blagues crades sur l'état de ses jambes. En même temps, il s'en fout il sent rien (toujours à cause de son diabète).
Voilà, je me sentais "obligé" de partager ma 1ère expérience de massage et de choc. C'était intéressant (nettement plus que recopier les bilans dans les dossiers !).
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