Depuis quelques semaines maintenant, mes jeudis après-midi (bon, certains jeudis en fait) sont occupés par le cours d'un médecin également docteur en droit, dans le cadre de l'optionnel que j'ai choisi, "Droit et Santé".
Ces séances sont plutôt intéressantes, et nous amènent à considérer la médecine d'un point de vue que nous n'envisageons pas d'habitude, ou du moins, pas souvent.
L'après-midi commence toujours de la même façon. En effet, la validation de l'optionnel est conditionnée par la présence aux cours, et la présentation par l'étudiant d'un exposé sur le sujet qu'il veut, tant que ça traite du droit, et de la santé (bien sûr il faut citer les textes de loi).
Ainsi, plusieurs sujets intéressants ont été traités, comme par exemple l'affaire du sang contaminé (on ne pouvait y échapper à celle-là !), le respect du secret médical envers les patients VIH (les "séropositifs"), l'accès au dossier médical pour les patients psychiatriques, et la problématique "peut-on refuser des soins allant à la l'encontre de ses croyances religieuses ou spirituelles ?" (ce n'était pas tout à fait formulé comme ça, mais vous avez saisi l'essentiel). Je pensais que ce dernier s'appuierait sur l'exemple des témoins de Jehovah qui refusent la transfusion sanguine quel que soit leur état de santé, et bien non !
L'exemple choisi était tout aussi intéressant, il s'agissait d'une affaire datant de 1998, jugée en 2006 puis rejugée en appel en 2008. Une patiente sur le point d'accoucher est amenée par son mari aux urgences en fin de nuit, mais celui-ci refuse que l'interne de garde, un homme, ne s'approche de sa femme et s'y oppose physiquement. L'enfant est né totalement handicapé (du fait du retard de prise en charge), et la famille a porté plainte contre l'hôpital. Finalement, la cour administrative d'appel a condamné la famille à payer une amende de 1000€ à l'hôpital (tous les détails dans cet article http://blog.dalloz.fr/blogdalloz/2008/06/affaire-du-peti.html ).
Après ces quelques présentations faites par les étudiants, la prof prend le relais et traite du sujet du jour. Ainsi, jusqu'à présent, après une séance de rappels sur l'organisation de la justice en France (les différents tribunaux, la légifération, les procédures juridiques etc.), nous avons étudié la responsabilité du médecin, ainsi que le droit du patient. Les fondements théoriques sont appuyés par des exemples concrets, soit d'expertise de CRCI (Commission Régionale de Conciliation et d'Indemnisation, autorité que peut saisir un patient s'il souhaite obtenir réparation à l'amiable d'un préjudice subit), soit de grandes affaires connues au niveau médiatique.
Je ne regrette donc aucunement mon choix, qui permet d'aborder des problématiques importantes pour notre futur exercice et dont on nous parle pourtant peu.
Je ne suis par contre toujours pas passé pour faire ma présentation. En réalité, j'ai du mal à me décider sur le sujet dont j'ai envie de parler. J'avais pensé traiter de l'actuelle réforme du système de santé américain (on n'est pas obligé de se limiter au droit français), mais ça m'embête un peu de me plonger là-dedans pour un exposé qui doit durer 5 minutes (déjà parce qu'en 5 minutes, je ne pourrai que survoler de très haut la question, et parce que bosser des heures pour bien m'imprégner du sujet pour un exposé de 5 minutes... non merci). Donc si vous avez des suggestions... laissez un commentaire ;-)
Joyeuses Pâques à toutes et tous, n'abusez pas trop des chocolats, ça ne fera qu'entretenir votre surpoids déjà apparent et votre diabète ! :p
3 commentaires:
Les maladies nosocomiales, l'avortement, les soins palliatifs, le don d'organes, tout ce qui touche à la bioéthique en général...
Merci pour les suggestions !
A vrai dire, les maladies nosocomiales vont être traitées par un collègue la prochaine fois, les soins palliatifs et soins de fin de vie, et le don d'organes ont déjà été faits.
L'avortement ça peut être pas mal, il faudrait que je creuse ça (je ne peux pas traiter de l'avortement en tant que tel, il faut que je trouve un sujet plus précis que ça puisque je n'ai que 5 minutes !).
Merci pour la participation !
la decision d un avortement therapeutique a tous les stades de la grossesse, face a une maladie grave ET INCURABLE ; j ai vu recemment un reportage ou dans un premier temps les medecins se concertent, pour prendre cette decision et les parents decident au final. reportage tres dur, bouleversant de parents, et reflexion de certains medecins sur le fait d aller contre la nature si je puis dire et de faire un tri d etre humain "parfait" , je cite : " Et
il y a lieu de craindre que le désir de l'enfant parfait, de la normalité à tout prix,
bref de l'eugénisme2, ne pousse insensiblement nos sociétés à n'intégrer ou à
2 C'est un moyen de lutte contre les maladies mais c'est aussi un moyen de discrimination et de sélection des
individus.
D i s c o u r s d e c l ô t u r e
3
n'accepter que les seuls individus bien portants, ce qui serait inacceptable sur le
plan humain et sur celui de la démocratie
http://www.cerbafaso.org/textes/congres/acte_congres99/avortement_filiga99.pdf
si cela t inspire.........
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