jeudi 17 juin 2010

Ma 1ère nuit en chambre de garde



Et oui, malgré le nombre de gardes que j'ai pu faire depuis le début de l'année (enfin, dans la normale d'un D2 en fin d'année quoi), je n'avais toujours pas dormi à l'hôpital. D'une part parce que la plupart des gardes que j'ai faites se terminaient à minuit, et d'autre part parce que pour celles de nuit, j'étais toujours resté dans le service pour finalement aller me coucher en mode zombie en rentrant chez moi à 8h15.

Mais reprenons depuis le début, il est 18h30 et j'arrive aux urgences, côté médecine. C'est mieux quand on arrive à 18h30 plutôt qu'à 17h, parce que c'est également l'heure d'arrivée de l'interne de garde. Du coup, on peut suivre les transmissions, et on est directement dans le bain. Enfin en tout cas, je préfère.

A première vue, les casiers où arrivent les dossiers des patients patientant en salle d'attente n'est pas très chargée. Mais ne nous réjouissons pas trop vite, ça pourrait bien être un mauvais présage.
Je rejoins mon co-externe, c'est effectivement plutôt calme. Une nouvelle patiente arrive, on s'en occupe. Une dame de 75 ans très angoissée qui est adressée par son médecin traitant pour altération de l'état général. Au final rien de bien méchant, une petite déshydratation. On la garde quand même hospitalisée, vu le contexte.

On va ensuite voir un patient un peu plus âgé, très gentil. Lui a mal au ventre depuis une bonne semaine, mais enfin plus depuis 4 jours. Et puis c'est revenu ce matin. On fait tout l'interrogatoire, l'examen clinique, sans rien trouver de bien spécifique et sans avoir de réelle idée sur ce qui lui arrive, et tout à la fin "ah au fait, j'ai les urines brûlantes !". Ah ben voilà un point d'appel ! On est donc partie sur une infection urinaire, du coup il a dû nous faire un petit pipi dans le pot qui va bien histoire qu'on puisse faire une bandelette et un ECBU (examen cytobactériologique des urines). Bon il aura fallu attendre un moment qu'il ait envie et qu'il réussisse à uriner... tout ça pour rien puisque la bandelette et l'ECBU étaient absolument normaux. Mais avant d'avoir ces résultats, il fallait cliniquement rechercher une prostatite (une infection de la prostate). Et pour ça, il faut faire un TR (toucher rectal).

J'étais probablement un des derniers de la promo à ne l'avoir encore jamais fait, j'ai donc rattrapé mon retard. On informe la patient du pourquoi et du comment, on enfile un gant, une pointe de vaseline... et pour la suite je vous laisse imaginer. En cas de prostatite, la palpation de la prostate est très douloureuse. Là rien à signaler, aucune douleur.

Pendant ce temps-là mon lâcheur et fainéant de co-externe (*) était parti accompagner un patient en radio, patient lui aussi âgé et en ACFA (arythmie complète par fibrillation auriculaire), autrement dit en tachycardie. Il a donc fallu le surveiller toute la soirée en attendant que le Samu vienne le chercher pour le transférer en cardio à l'hôpital Sud. Du coup, mon collègue a passé une soirée de folie (certes le monsieur était très gentil et tout ça, mais bon, passer 4h avec la même personne à discuter alors que les autres bossent *vraiment*...).

Après ça, j'ai encore vu 2 ou 3 patients mais dont les cas étaient médicalement parlant peu intéressants et qui ne valent pas la peine d'être racontés.

J'ai pu aller manger (seul du coup) vers 23h15 -autant dire que j'avais la dalle- à l'internat, où les délicieuses assiettes étaient composées d'une ration de pommes de terre à l'eau, de lentilles, et d'une cuisse de poulet. Le tout passé au micro-onde deux bonnes minutes, accompagné d'un fond de bouteille de Coca (pas frais du tout puisque trainant sur la table probablement depuis des heures) histoire de se faire un shot de sucre pour reprendre du poil de la bête. Etant seul, j'en ai profité pour prendre quelques photos pour vous montrer un peu .
Voici donc en exclusivité pour vous le repas qui m'attendait à l'internat (bon la photo est prise avec mon portable donc le flash n'est pas top top je vous l'accorde).





A mon retour, il n'y avait plus grand chose à faire, et la soirée était décidément très calme. Quelque petites bricoles à voir, des résultats d'examen à attendre, et rien de plus.

J'ai donc pu aller me coucher vers 3h.

Pour rentrer dans le bâtiment où se trouvent les chambres, ne pas passer la porte derrière laquelle on voit des lits et où le couloir est allumé, celle-ci est fermée. Non, passer par celle un peu plus loin où il fait noir. Logique.
Arrivé au 2ème étage, un grand couloir tout silencieux (où quand tu marches t'as l'impression d'être un mammouth tellement tu fais du bruit) où sont alignées les portes des chambres de garde (pour les anesthésistes, les panseuses, tout ça tout ça). Ah, voilà ma chambre ! Je dois dire que je suis plutôt agréablement surpris, bon on n'est pas au Hilton, mais c'est correct. Seul bémol, il n'y avait pas d'oreiller.


La nuit a été courte, de 4h (le temps de se poser, prendre une petite douche, regarder un peu la télé histoire de se vider la tête...) à 7h45. Au moins, j'ai pu dormir, et n'ai pas été appelé.

Au passage, j'en profite pour m'excuser auprès de la personne qui fait le ménage, dans mon état de zombitude matinale j'ai oublié la boîte de coca vide qu'on voit sur la table. Y'a pas mort d'homme, mais je m'en veux un peu quand même c'est pas cool.

Voilà donc ma première nuit passée dans un lit de garde, après une garde très très tranquille avec une équipe sympathique (mis à part mon co-externe (**)).

Enfin quand même, qu'est-ce qu'on est bien chez soi dans son lit !



(*)Ce portrait extrêmement flatteur est à prendre bien évidemment au second degré, s'agissant en fait d'un ami. Et puis même, je n'aurais jamais osé.
(**)Quoique...



6 commentaires:

Béné a dit…

Hé bah dis donc l'organisation c'est pas du tout comme à Strasbourg ! ^^ Nous on reste toute la nuit mais en général on va dormir ^^

Anonyme a dit…

Sur la photo de la "magnifique" fresque de l'internat, vous noterez que le petit personnage sur la droite n'est autre que notre ancien doyen (bon d'accord sur la photo on ne voit pas très bien les détails, mais la prochaine fois que vous irez à l'internat allez jeter un oeil!)

L'Apprenti Docteur a dit…

@Béné : ben en fait nous on est 2 par terrain, un fait 17h-minuit, l'autre 18h30-8h. J'avais déjà fait 2-3 gardes de nuit complète, mais n'était encore jamais allé dormir (parce qu'il y avait du boulot, et puis au début, c'est vrai qu'en petit D2 tout content de faire des gardes je faisais un peu de zèle)

@anonyme : effectivement sur la photo je ne m'en rends pas trop compte, mais je ne manquerai pas de vérifier la prochaine fois, merci pour le tuyau ! :-)

Unknown a dit…

Surréaliste, la fresque ! L'artiste a signé ou c'est une oeuvre collective élaborée au fil du temps ? ;)

Romain a dit…

Elle en jette trop la chambre de garde!!! Et moi qui trouvais celle de la grande garde de neurochir pas mal...
Sinon ça doit être une mode les fresques dans les salles de garde, on en a une du même style à la Pitié!

Anonyme a dit…

Bonjour,
Oublier une cannette de coca n'est rien comparé a ce que m'a raconté une ASH de mon service: la chasse d'eau non tirée avec en prime une grosse bouze au fond des toilettes.
On a bien rigolé et bizarrement, après cela, je regardais l'interne en question d'un autre oeil ^^

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